Sarkozy mange à tous les râteliers

Nicolas Sarkozy cultive les paradoxes. Après avoir plaidé en faveur de l'européisme à Bruxelles, après avoir épousé la cause de l'atlantisme en visite aux États-Unis, il a prononcé à Périgueux le 12 octobre un discours teinté de gaullisme. On y relève bien des incantations républicaines, mais aussi une vigoureuse tribune contre la "repentance" et le masochisme national.

Le président de l’UMP affiche l'ambition de redonner à la France sa fierté et la foi en l'avenir. Bien qu'il récuse le terme, il n'est pas loin de se proclamer nationaliste : « Il n y a, à mes yeux, qu'une seule politique qui vaille pour la France : celle qui défend en toute circonstance son honneur, son identité, ses intérêts et ses valeurs. »

Reste à savoir comment il entend appliquer ces principes.. Bien qu'il affirme que « la France ne veut pas que l’Europe se construise contre la nation », le ministre de l'intérieur n'a pas renoncé à son projet de réintégrer dans un nouveau traité les articles les plus fédéralistes de la Constitution européenne.

Ses belles paroles, prononcées dans le cadre d'une chasse aux électeurs, ne nous rassurent que sur un point : elles sont la preuve que la nation occupe toujours une place dans le coeur des Français.

AF Picardie