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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
29 août 2006

Préférence ethnique

mairieparisFrançois Devoucoux du Buysson, co-fondateur de l’Observatoire du Communautarisme et du Perroquet Libéré vient de publier “Pariscide, Les gâchis de l’ère Delanoë”, (La Table ronde, 2005).

Sous le titre “L’outre-maire de Paris” l’Observatoire du Communautarisme en publie un extrait signifiant sur les multiples attentions dont font l’objet les parisiens originaires des Antilles de la part de la municipalité parisienne. Non sans arrière-pensées électoralistes car, pour le maire de Paris, comme pour ses prédécesseurs, la population issue des départements d’outre-mer est un enjeu de taille.

“En Ile-de-France la population originaire de Guadeloupe et de Martinique avoisinerait 300.000 personnes, avec une plus grande concentration dans les banlieues situées au nord et à l’est de la capitale. Dans Paris intra-muros, les Antillais ont pour la plupart élu domicile dans le 19ème et le 20ème arrondissement.

Des arrondissements qui sont au cœur du dispositif assurant une majorité à Bertrand Delanoë et ses alliés.

En majorité fonctionnaires, les Antillais sont particulièrement bien représentés dans l’administration parisienne. On estime ainsi leur nombre à environ 5.000 à la mairie de Paris sur un total de 40.000 fonctionnaires municipaux. En outre, on recense 12.000 Antillais parmi les agents de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et 2.500 au Centre d’action sociale de la Ville de Paris. C’est dire si le bien-être de cette population est essentiel à la paix sociale au sein de l’administration parisienne. On mesure mieux à cet étalon l’importance de la mission confiée par Bertrand Delanoë à sa collaboratrice George Pau-Langevin.

Plus qu’une simple collaboratrice de cabinet, George Pau-Langevin occupe aux côtés du maire de Paris la fonction d’adjointe officieuse à la communauté antillaise. Bertrand Delanoë a d’ailleurs créé spécialement pour elle une « délégation générale à l’outre-mer » dont les attributions couvrent de nombreux domaines. Outre l’organisation de manifestations culturelles spécifiques (carnaval, concerts…) et la « valorisation des artistes originaires des DOM-TOM », George Pau-Langevin assure la relation avec les élus d’outre-mer. En tant que déléguée générale à l’outre-mer, elle supervise aussi le Centre Municipal d’Action et d’Information pour les originaires des DOM-TOM, un organisme chargé de « faciliter les démarches administratives des natifs ou originaires de l’Outre-Mer et de favoriser leur insertion professionnelle et sociale dans la capitale ». En d’autres termes, un bureau de placement communautaire.

Curieusement, ces tombereaux d’attentions particulières ne satisfont pas l’ensemble de la population à qui ils sont destinés. En effet, malgré la part considérable des Antillais parmi les employés de la Ville de Paris, les plus revendicatifs d’entre eux -comme le très virulent Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais-, se plaignent de subir des discriminations. Décidément prêt à se mettre en quatre pour les Parisiens des DOM-TOM, Bertrand Delanoë s’est empressé de confier à George Pau-Langevin la tâche d’engager une « réflexion sur le statut spécifique des Agents de la Ville de Paris originaires d’outre-mer » et de mener une étude sur la discrimination. Quant on sait que plus de 90% des agents antillais de la Ville de Paris n’ont pas de diplôme, on ne peut s’empêcher de penser qu’une telle enquête à quelque chose d’indécent dans une ville qui a un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. Si les fonctionnaires des DOM-TOM sont frappés de discrimination à Paris, c’est de discrimination positive qu’il s’agit !

Les attributions de George Pau-Langevin sont si étendues qu’elles empiètent sur celles des adjoints au maire. Ainsi, les dossiers de subvention aux associations antillaises sont traités en amont par l’inévitable ” déléguée générale” avant d’être soumis au vote du Conseil de Paris par Marie-Pierre de La Gontrie, l’adjointe chargée des associations.

D’ailleurs, la municipalité sait se montrer généreuse lorsqu’il s’agit de subventionner tout ce qui porte l’étiquette de « l’identité antillaise ». De ce point de vue, la séance du Conseil de Paris de septembre 2004 mérite de rester dans les annales. En un clin d’œil, une vingtaine de subventions sont attribuées à des associations au nom fleurant bon les îles. Rien que pour l’organisation du Carnaval Tropical de Paris, c’est toute une brochette d’associations folkloriques (Karaïb+, Zebe Citronnelle, Calypsociation, Tout Neg En Transit, l’Association des Musiciens d’Outre-Mer…) qui se partagent plus de 60.000 euros. Mais la générosité des élus avec l’argent des Parisiens ne s’arrête pas à quelques chars colorés. Ce jour-là, dans un bel enthousiasme, on finance aussi bien des groupes à vocation culturelle (des troupes de théâtre, comme La Compagnie de la Comédie Noire, Espace Caraïbe ou Guyane Art Théâtre, et les danseurs de salsa d’Afro Caraïbe Culture) que des associations à but ouvertement communautaire telles que la Fédération des Associations et Organisations d’Intérêt pour les Originaires des Antilles Guyane (FAAG).

Hasard ? Cette cascade de subventions intervenait quelques semaines à peine après un voyage officiel de cinq jours de Bertrand Delanoë dans les Antilles. Un voyage qui, selon un communiqué de la mairie, avait pour but de « renforcer les liens entre les départements d’outremer et Paris ». Noble intention, assurément. Néanmoins, on ne se souvient pas que Bertrand Delanoë ait entrepris une tournée à Lille, Roubaix et Tourcoing pour renforcer les liens entre les ch’timis et la capitale.

On croyait que la drague électoraliste des Antillais était l’apanage de la droite parisienne depuis que le chanteur Frankie Vincent avait apporté son soutien à la candidature de Jean Tibéri, n’hésitant pas à le faire se trémousser sur les estrades électorales (« Vas-y Titi, c’est bon, vas-y Titi, c’est bon bon bon… »). On se trompait. ”

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