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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
29 août 2006

Ville de Paris… Nouvelle majorité, mais méthodes identiques

Mobilier urbain ou eau, les choix de Delanoë s’apparentent à ceux de ses prédécesseurs.

L’inévitable Jean-Claude Decaux, qui avait trusté sous la Chiraquie municipale la plupart des marchés de mobilier urbain (Sanisette, Abribus et autres supports d’affichages) vient d’obtenir la reconduction de l’exploitation des 550 colonnes Morris (dédiées à l’annonce de spectacles) et des 700 mâts porte-affiches (manifestations culturelles, économiques et sportives).

La méthode a changé : pour une fois, la mairie a fait appel à la concurrence. Mais le résultat est le même : Decaux est incontournable à Paris. Un candidat évincé, Giraudy, désormais propriété de l’Américain Viacom Outdoor, vient de contester ce choix devant le tribunal administratif.

Le 7 juillet, ce dernier faisait «injonction» à la Ville de Paris de «différer la signature» du contrat, le temps de statuer cette semaine sur le litige. Le 12 juillet, le Conseil de Paris a néanmoins adopté une délibération autorisant Delanoë à signer avec Decaux, ultime étape avant la signature définitive.

Concernant le renouvellement du marché de l’eau, autrement plus important financièrement (il brasse près de 500 millions d’euros par an), symbole des privatisations chiraquiennes abracadabrantesquement favorables aux délégataires privés, Delanoë est dans une situation plus inconfortable. En 1997, alors chef de l’opposition municipale, il avait engagé un recours au tribunal administratif contre un avenant liant la ville de Paris et le duopole des marchands d’eau, la Générale et la Lyonnaise. Ce curieux avenant, adopté sous Chirac puis Tiberi, leur accordait une garantie contre une baisse de chiffre d’affaires : contrairement à la mécanique économique la plus élémentaire, à Paris, quand la consommation d’eau baisse, son prix monte ! Une fois élu maire, Delanoë a retiré son recours. Il s’est contenté de supprimer l’avenant, sans effet rétroactif.

Le 15 décembre 2003, à 21 heures, s’ouvrait au conseil de Paris un «débat sur l’affaire prioritaire relative au contrat de l’eau». Après un dîner arrosé d’un château-margaux, Delanoë cède la présidence de séance à sa première adjointe, Anne Hidalgo, ex-chargée de mission à la Générale des eaux, un ­ détail de carrière trop peu connu des électeurs parisiens. Parfaite gardechiourme, elle coupe constamment la parole ­ «il faut conclure», «je vous demande de tenir en cinq minutes maximum»… ­, sous prétexte de renvoyer tout le monde se coucher le moins tard possible.

De fait, l’accord entre Paris et ses marchands d’eau a été ficelé en coulisse. Ces derniers acceptent de réduire leur marge de rentabilité de 6 à 4 % et promettent d’engager 153 millions d’euros dans la rénovation des canalisations (dont seulement 62 millions de leur poche, sur six ans). Mais toujours pas de baisse du prix de l’eau.

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