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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
29 août 2006

"Pour en finir avec le mythe Sarkozy" par Éric Domard

Les slogans politiques et les discours électoraux n’ont qu’un temps: celui de la campagne présidentielle, perpétuelle, pour Nicolas Sarkozy. Si le verbe peut séduire un électorat de “droite” totalement déboussolé par dix ans de palinodies chiraquiennes, il n’efface pas ce qui se cache derrière l’agitation politique du ministre de l’Intérieur.
Homme de pouvoir, “c’est quelque chose qui m’a toujours intéressé” confiait-il en décembre 2005 sur un blog-vidéo, Nicolas Sarkozy est avant tout un homme du pouvoir. Le ton et les propos qui peuvent parfois laisser croire à la nouveauté du discours sont ceux d’un homme politique qui exerce depuis des années des responsabilités dans les hautes sphères de l’État.
En ce sens, celui qui voudrait passer pour le sauveur de la droite en est l’un des principaux fossoyeurs pour avoir soutenu —ou appliqué quand il ne les a pas inspirées— les politiques qui ont conduit la France au désastre et à l’immobilisme.
Immigration, insécurité, communautarisme, islam… Autant de thèmes majeurs de la prochaine élection présidentielle, que le candidat déclaré de l’UMP récupère pour “ramener un à un les électeurs du Front National” dans le giron de la droite libérale. Or sur toutes ces questions, le locataire de la place Beauvau, n’a eu de cesse, depuis 2002 et ses va-et-vient ministériels, de donner toute l’étendue de son incroyable démagogie et d’un positionnement politique qui ne peut, de par ses nombreuses accointances avec les positions de gauche, que convaincre les nationaux de la duplicité du personnage.
Sa politique d’immigration? “Un parfait exemple de politique poudre aux yeux”, dénonce Bruno Gollnisch. Son audace sur la question de l’Islam et de la discrimination positive ? “La rupture engagée avec le modèle et les principes républicains”, relève Marine Le Pen.
Sur tous ces points, le sarkozysme est à l’opposé de ce que prône et défend le Front National. Seule l’agitation et la comédie médiatique servent encore de rideau de fumée sur ce qui incarne une véritable imposture politique.

Immigration

La loi de tous les renoncements

Là où la situation exige un moratoire et l’inversion des flux migratoires, la loi Sarkozy propose à l’instar des textes précédents de maîtriser la pression migratoire. Et les rares amendements visant à durcir l’entrée des étrangers en France ont été rejetés par un ministre de l’Intérieur qui s’est “fixé des limites à ne pas dépasser”.

Il n’y aura plus de régularisation de droit, mais une régularisation au cas par cas. Pour les délinquants, ça ne change pas grand-chose. Ils sont en France pour y rester et la loi Sarkozy devrait leur faciliter la tâche. Ni régularisation collective mais surtout pas d’expulsion massive. Le viol de la loi républicaine est un principe désormais accepté par les pouvoirs publics et que le ministre de l’Intérieur n’entend pas sanctionner.
L’article 24 de la loi sur l’immigration consacre cet insupportable détournement de la loi qui permettra à un clandestin présent sur le territoire depuis 10 ans de voir son cas examiné par une commission nationale sur l’immigration et d’obtenir dans la majeure partie des cas sa régularisation. On imagine sans mal l’effet dévastateur que cette abdication politique va susciter chez les passeurs et autres immigrants qui se massent sur les côtes africaines… Car accepter le principe qu’un étranger qui a violé la loi en entrant illégalement sur le territoire puisse s’y maintenir dix ans sans être inquiété, ne peut que pousser la masse des déshérités à emboîter le pas de leurs coreligionnaires déjà présents en France.

Politique de lâcheté

La loi Sarkozy consacre cette politique de renoncement qui contraste avec les propos musclés de son auteur. Que penser en effet de cet article de loi qui transfère à un tuteur les allocations familiales en cas de polygamie ? Ce qui revient à accepter de facto cette tradition importée contraire là encore aux principes républicains. De même, on reste perplexe devant la satisfaction du gouvernement et de la majorité après l’adoption d’un amendement qui prévoit le remplacement d’une carte de résident par une carte de séjour temporaire pour les “étrangers condamnés pour avoir commis des violences urbaines” et qui n’est pas le meilleur message envoyé aux étrangers émeutiers de banlieue (dont à ce jour un seul a été expulsé).
Entre les déclarations tonitruantes d’octobre 2005 d’un ministre voulant “nettoyer les cités au Kärcher” et l’adoption d’une loi, catalogue “de mesures cosmétiques en rien à la hauteur du problème” (Bruno Gollnisch), on mesure l’écart abyssal entre le discours et la méthode et la profonde hypocrisie d’un texte qui rejette le principe d’immigration zéro au nom du “mélange et de l’ouverture”, horizons indépassables de l’idéologie sarkozienne.

Humaniste Sarkozy ?

Le concept d’immigration choisie défendu par Nicolas Sarkozy (et qui s’ajoute à l’immigration subie) se veut empreint d’humanisme, rompant avec “l’extrémisme d’un Le Pen”. Si la formule a convaincu les proches du ministre de l’Intérieur, elle a été sévèrement accueillie par les pays d’immigration.
Président du Sénégal, Abdoulaye Wade rejette à l’instar de Jean-Marie Le Pen ce pillage des élites africaines qui s’apparente à un esclavage moderne. “Moi, je dépense de l’argent pour former les jeunes. Je consacre 40 % du budget sénégalais à l’éducation pour finalement former des cadres qui vont développer l’économie française. C’est absurde et inacceptable.”

Délinquance

Le ministre de l’Insécurité

Le 30 juillet 2002, dans une déclaration d’intention dont il abuse, Nicolas Sarkozy affirmait : “La volonté du gouvernement est de rétablir la tranquillité publique dans notre pays.” Quatre ans après son premier passage place Beauvau, les Français n’ont jamais eu aussi peur. Et ce n’est pas près de changer.
13 mai 2003, en pleine affaire Clearstream, alors que bruissent les rumeurs d’un départ du gouvernement du ministre de l’Intérieur, ce dernier, qui préside une réunion des cadres de l’UMP à Paris, met fin aux spéculations : “Je n’ai nullement l’intention de créer les conditions d’une crise politique qui ne profiterait qu’aux extrêmes. Je continue mon travail au service de la sécurité des Français.” Encore faut-il l’avoir un jour commencé !
Car de bilan, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit pour un candidat-ministre, il n’y en a point. Ou du moins pas de satisfaisant qui pourrait légitimer le discours et le programme du candidat UMP.
En quatre années passées au ministère de l’Intérieur (entrecoupé par un intermède aux Finances), Nicolas Sarkozy traîne une cascade de chiffres peu flatteurs. Entre 2003 et 2004, les violences contre les personnes ont augmenté de 4,36 %. Au cours du seul premier trimestre 2004, le nombre de crimes et délits avait progressé de 10 % par rapport à l’année précédente. Sur les douze derniers mois (de mai 2005 à avril 2006), la délinquance générale n’a pas baissé (enregistrant une légère hausse de 0,12 %) mais les atteintes aux personnes ont augmenté de 7,95 % selon les chiffres révélés par l’Observatoire national de la délinquance (OND). Enfin pour le seul mois d’avril 2006, les actes de violence contre les personnes ont augmenté de 4,64 % par rapport à avril 2005.
Une telle avalanche de mauvais chiffres aurait conduit n’importe quel ministre de l’Intérieur au mieux à tirer les conséquences de son échec, au pis à changer de stratégie. Ça sera ni l’une ni l’autre éventualité pour un Nicolas Sarkozy qui a axé toute sa politique sur le paraître. “Plus j’en dis moins j’en fais !”, tel est le slogan électoral du président de l’UMP. Un peu juste pour incarner la “rupture” et la “nouvelle espérance pour la France”.

L’emblématique cas insulaire : La Corse

Foyer de tensions et de violences, la Corse a été, dès l’arrivée de Sarkozy, place Beauvau, un laboratoire de sa nouvelle politique de sécurité. Et le miroir de ses échecs.

On ne compte plus les visites de Sarkozy en Cors : 21 depuis 2002. On ne compte plus non plus les attentats depuis cette date (on en dénombre pas moins d’une centaine depuis le début de l’année) dont 19 en l’espace de quelques jours en avril dernier.
Le ministre de l’Intérieur qui porte déjà l’échec du référendum institutionnel, dossier sur lequel il s’était fortement engagé, n’a jamais pu mettre fin aux actions délictueuses des groupes terroristes.
En décembre 2002, après l’interpellation d’auteurs présumés d’attentats, le premier flic de France ne cachait pas sa satisfaction et son optimisme. “Aujourd’hui chacun peut mesurer que la banquise est en train de dégeler et que de tous côtés, on essaie d’aller vers un objectif commun.”
Quatre ans après, la situation sécuritaire n’a jamais été aussi mauvaise. Si les factions indépendantistes sont divisées, elles n’en sont pas moins actives sur le terrain. Les poseurs de bombes ont retrouvé une marge d’action que Nicolas Sarkozy n’aura jamais su enrayer.
Symbole de cette impunité et de l’impuissance de l’État à juguler la violence, deux attentats étaient perpétrés quelques heures avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy à Ajaccio le 28 avril. En guise de réponse, le ministre de l’intérieur a joué une fois encore la carte des bonnes intentions : “ La seule réponse, pour moi, à ce type de comportement, c’est qu’on les arrête.” Oui, mais quand ?

Islam

Le pari perdu de Sarkozy

En créant le Conseil français du culte musulman, Nicolas Sarkozy voulait sortir l’islam des caves pour l’intégrer dans la République. Paralysé par des querelles internes, le CFCM est une coquille vide et l’islam radical de l’UOIF a désormais pignon sur rue.

“J’ai été celui qui a porté la question de l’islam en France. J’ai dit que l’islam était une grande religion de France, qu’il devait être représenté dans le cadre des institutions de la République.” Oui mais quel islam ? Celui qui accepte le principe républicain de la laïcité et dont on peine à entendre la voix ou l’islam rigoriste qui estime à l’instar du président de l’Union des organisations islamistes de France que “le Coran est notre Constitution, il régit notre vie”.
Or, trois ans après la création du Conseil français du culte musulman, il semble évident que Nicolas Sarkozy à trop vouloir jouer avec le feu a fini par se brûler. L’institutionnalisation de l’islam a fait le jeu des courants les plus radicaux. Mais il n’a pas pour autant – comme l’espérait Sarkozy – désigné un interlocuteur officiel avec lequel l’État pourrait discuter mais un adversaire qui s’est engouffré dans la brèche du communautarisme et a engagé un bras de fer permanent. Le ministre de l’Intérieur attendait que l’UOIF et, dans une moindre mesure, le CFCM joue l’apaisement sur la question du voile et de la loi sur la laïcité. Or c’est bien l’inverse qui s’est produit. Les deux organisations se sont placées en marge de la République, défendant les “prescriptions religieuses” contre les principes républicains. De même que ni l’une ni l’autre des deux structures n’a condamné la polygamie, contraire là encore à l’esprit de la République.
Et ce n’est qu’un début. Les imprudentes propositions de Sarkozy, souhaitant pêle-mêle autoriser l’État et les collectivités locales à participer à la construction de mosquées, à instaurer des avantages fiscaux plus importants pour les musulmans qui participent au denier du culte et à aider les institutions musulmanes à former leurs imams, ont été perçues par les organisations radicales comme un encouragement à aller toujours plus loin dans leurs revendications. Les dirigeants de l’UOIF réunis en congrès au Bourget début mai ne s’y sont pas trompés. Prétextant d’une montée de l’islamophobie “préoccupante”, ils ont dénoncé avec véhémence la loi de 1905, celle sur le voile, et au-delà la loi Sarkozy sur l’immigration. Un empiètement dans le domaine public que plus rien ne se semble pouvoir arrêter et qu’un ministre de l’Intérieur, par imprudence et souci électoraliste, a tout fait pour encourager.

Quand le piège se referme…

En se proclamant interlocuteur des organisations musulmanes, Nicolas Sarkozy pensait tirer les bénéfices électoraux de ses nombreuses concessions. Il n’aura réussi qu’à susciter méfiance et opposition des radicaux. De son projet d’un islam fondu dans la République on en arrive à la situation dangereuse d’un islam contre la République.

L’allié d’hier est l’adversaire de demain. Et dans un pays rongé par le communautarisme et le clientélisme électoral, la défection des voix islamiques n’arrange pas le ministre de l’Intérieur. C’est pourtant sans eux qu’il devra compter au printemps 2007.
Premier à franchir le Rubicon de la contestation, le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, qui dénonce vertement la loi sur l’immigration. “ La Grande Mosquée de Lyon voit dans ce projet un retournement qui a valeur d’atteinte au pacte républicain. Cette loi qui souffle sur les braises de l’incompréhension, ne pourra pas avoir notre soutien.” Et par conséquent notre appui électoral.
Si certains se limitent pour l’instant à une désapprobation verbale, d’autres ont choisi de porter le combat sur le terrain électoral. C’est le cas de Soheib Bencheikh, ancien grand mufti de Marseille et ex-conseiller du recteur de la mosquée de Paris qui a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, pour répondre notamment “ à l’opportunisme ambitieux et carriériste de Nicolas Sarkozy”.

Communautarisme

La République torpillée

Il ne s’en cache pas. La France que veut construire Sarkozy emprunte au modèle anglo-saxon. Une vision communautariste de la société en rupture avec les principes républicains qui expose la France à un risque de libanisation et de conflit civil.

C’est un de ses amis qui l’affirmait lors d’un dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives) que le ministre de l’Intérieur veille à ne jamais manquer : “Nicolas Sarkozy met les Français dans des boîtes. Pour chaque catégorie sociale ou chaque religion, il a un message généraliste et un message bien particulier. Et celui qu’il adresse aux Juifs est très performant.” Une vision catégorielle, et donc communautariste de la société que le candidat de l’UMP ne renie pas. La République une et indivisible est une cible systématique du ministre de l’Intérieur. Depuis sa nomination place Beauvau, N. Sarkozy “déconstruit petit à petit l’ensemble de ce qui fonde notre société. Il va à l’encontre des principes républicains, c’est un homme dangereux pour la France” avertit Marine Le Pen. Et les faits démontrent que cet acharnement à vouloir substituer au cadre républicain un modèle importé d’outre-Atlantique ne peut qu’aggraver une situation déjà minée par la submersion migratoire.

Pour le droit de vote aux immigrés

Son positionnement plutôt iconoclaste sur le droit de vote des étrangers répond à cette logique clientéliste. Sarkozy se retrouve sur ce thème cher à la gauche mondialiste sur la même ligne et vise le même objectif, obtenir les dividendes électoraux d’une politique communautariste. D’où cette obsession à vendre aux Français les bienfaits de la discrimination positive qui, en octroyant la priorité aux personnes issues de l’immigration dans l’éducation, le logement, l’emploi public, les aides sociales, rompt le principe d’égalité devant la loi et instaure une véritable préférence étrangère.
Et dans cette quête éperdue des voix communautaristes, Sarkozy n’hésite pas à souffler sur les braises de la division et des tensions. S’il réprouve les dérapages de Dieudonné, il donne crédit au très extrémiste Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui accueillait lors de ses premiers états généraux le 29 avril à Paris, Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot, secrétaire générale adjointe de l’UMP.
Les deux responsables umpistes étaient venus délivrer la bonne parole sarkozienne et appuyer les revendications ethno-raciales de cette nouvelle organisation qui entend “défendre la cause noire et intensifier la lutte contre les discriminations”. Pour un homme qui veut rassembler les Français, sa politique de division ne peut que les en éloigner chaque jour davantage.

Ces petites phrases qui en disent long…

Nouveau parangon de la droite Nicolas Sarkozy ? Son idéologie incarne plus un libéralisme cosmopolite en vogue chez certains de nos voisins européens, qu’une véritable rupture avec la pensée unique. Morceaux choisis.

“Le mythe de l’immigration zéro n’a aucun sens. Il est contraire à l’intérêt de notre pays qui s’est construit à partir de vagues d’immigration successives” (Assemblée nationale, 3 juillet 2003).
“Pour rétablir l’égalité des chances, la discrimination positive est une nécessité” (Tribune libre parue dans Le Monde du 2 mai 2003).
“Je ne trouve pas anormal qu’un étranger en situation régulière, qui travaille et réside en France depuis au moins dix ans, puisse voter lors des élections municipales. J’ouvre un débat en faveur d’une mesure que je pense juste” (interview au journal Le Monde, 24 octobre 2005).
“C’est parce qu’il n’y a pas assez de lieux de culte musulman publics qu’il y a une progression de l’intégrisme” (extrait du livre : La République, les religions, l’espérance).
“Je crains qu’une loi (ndlr : sur le voile) votée dans l’urgence soit vécue par la communauté musulmane comme une punition ou une humiliation” (15 octobre 2003).
“Nous voulons que les étrangers qui s’installent en France aient vocation à devenir Français” (France 2, 20 novembre 2003).

Un danger pour le Front National ?

Sarkozy, un concurrent pour le FN ? Il n’y a qu’une certaine classe politico-médiatique pour le répéter à l’envi. L’intéressé, lui, dément. Et pour une fois on a toutes les raisons de le croire.

À chaque apparition médiatique, la question resurgit. Nicolas Sarkozy court-il derrière le Front National ? Le candidat de l’UMP “séduirait” l’électorat du Front National au point de couper l’herbe sous les pieds de Jean-Marie Le Pen. Des analyses journalistiques qui ne tiennent pas compte des faits. Nicolas Sarkozy est un adversaire résolu du Front National. Et il le dit haut et fort.
Les propos que nous publions sont ceux tenus par l’intéressé dans une interview à Libération, le 23 décembre 2005. Agacé devant l’insistance du journaliste l’accusant de faire le lit de l’extrémisme, Nicolas Sarkozy met en avant son “bilan” de ministre de l’Intérieur.
“Depuis quatre ans, j’ai porté des débats qui, dans nombre des cas, étaient en opposition frontale avec les thèses du Front National. Le FN par exemple se bat sur le thème de l’immigration zéro. Je n’ai jamais défendu cette thèse. J’ai défendu les quotas d’immigrés, c’est-à-dire une immigration positive. Je suis l’homme politique en France qui s’est le plus battu pour la discrimination positive. C’est une idée nouvelle qui est exactement le contraire de l’idéologie véhiculée par l’extrême droite, mais aussi par une partie de la droite.
Troisièmement j’ai écrit dès 2001, dans mon livre “Libre”, que j’étais favorable au vote des étrangers aux municipales. Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen soit d’accord pour donner le droit de vote aux immigrés.
Quatrième élément : J’ai été celui qui a porté la question de l’islam en France (…) J’ai été attaqué violemment par Le Pen.
Cinquième élément, je suis le ministre de l’Intérieur qui a fait voter la suppression de la double peine à l’unanimité.
Sixième élément : pour les lycéens dont les parents n’ont pas de papiers, j’ai pris la décision lourde d’arrêter les expulsions durant l’année scolaire.”

Des amis très particuliers…

L’agitation médiatique est une des cordes dont use abondamment le candidat de l’UMP depuis sa nomination place Beauvau. Avide de reconnaissance, Nicolas Sarkozy ménage ses soutiens et ne lésine pas sur ses apparitions cathodiques.
De l’émission “Vivement Dimanche” à la “Une” de Paris-Match, tout est bon pour faire de l’audience. Et qu’importe que les soutiens qu’on affiche soient souvent en décalage avec les idées et le camp qu’on est censé incarner.
Parmi les proches et conseillers du ministre de l’Intérieur, se retrouvent des personnalités pas vraiment classées à droite. C’est le cas du député Yves Jego, adversaire résolu du FN et partisan du droit de vote des étrangers. Dans la sphère des conseillers, on retrouve le très cosmopolite Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières-sur-Seine, défenseur résolu de la discrimination positive et qui déposa en 2003 une proposition de loi aggravant la législation réprimant les actes racistes et xénophobes.
Autre soutien à forte valeur symbolique pour l’européiste convaincu qu’est Nicolas Sarkozy, celui de la centriste Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen qui “par conviction personnelle, souhaite apporter son soutien à une personnalité à l’engagement européen affirmé et soucieuse de la protection des droits de l’homme et des minorités”.

Racisme antifrançais, connaît pas !

Proche du peuple et des préoccupations des Français, Nicolas Sarkozy ? Ce serait vain de le croire au vu de ses engagements et de ses motivations électoralistes. Comme tout produit politique formaté du système, l’homme n’a qu’une obsession : la lutte contre le racisme officiel. En 2002, quelques mois après sa nomination place Beauvau, il apportait son soutien à une proposition de loi aggravant les peines pour les actes xénophobes. Intervenant lors d’un colloque sur les violences racistes, le ministre de l’Intérieur membre du gouvernement qui a mis en place la Halde rappelait “la priorité donnée à la répression de tout ce qui s’apparente de près ou de loin au racisme et l’antisémitisme”, tout en rappelant que “le racisme et l’amalgame contre une part de la communauté musulmane est inacceptable, odieux et intolérable”. Pas un mot, ce jour-là ne fut prononcé pour les victimes françaises du racisme des “jeunes”…

Dossier paru dans FDA, juin 2006.
www.francaisdabord.info

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