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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
30 août 2006

M. Sarkozy ne réussit pas à réduire la fracture née de la crise des banlieues

Un profond fossé s'est creusé entre le président de l'UMP et les "icônes" de la société black-beur. Né à la suite de l'emploi par le ministre de l'intérieur du mot "racaille" fin 2005, il n'a cessé de grandir lors des émeutes des banlieues, et après. Un ministre s'en amusait, en juin : "Actuellement, affirmait-il, Nicolas Sarkozy ne peut pas rentrer dans le vestiaire de l'équipe de France de football..."

Peu après, les Bleus de Raymond Domenech s'acheminant vers la finale du Mondial 2006, Dominique de Villepin et Jacques Chirac se sont pressés à Berlin pour assister à la rencontre. Le ministre de l'intérieur, lui, a choisi de rester à Paris. Officiellement, faisaient savoir ses conseillers, il avait plus à faire à assurer la sécurité des supporteurs en France qu'à se montrer dans la capitale allemande.

L'arrière de l'équipe de France de football, Lilian Thuram l'avait, le premier, accusé de souffler sur les braises de la violence par l'emploi d'un vocabulaire excessif. "Il n'a pas mis les pieds en banlieue depuis des années, il ne connaît pas le problème", raillait le ministre.

Dans la foulée, le tennisman Yannick Noah, dans une déclaration à Paris Match (retirée par la direction de l'hebdomadaire), exprimait son désir de "se casser" si M. Sarkozy était élu un jour à la présidence de la République. "Il n'habite même pas en France", ricanait-on place Beauvau. Le rappeur Joey Starr jouait-il sa partition à ce concert de critiques qu'il était aussitôt renvoyé à son passé judiciaire.

Débat musclé. Il n'empêche, les sondages n'ont pas été longs, vers cette époque, à marquer un tassement du candidat Sarkozy dans l'électorat jeune. "En 2006, il faudra renouer le lien avec eux", assurait Brice Hortefeux, principal conseiller du ministre, en début d'année.

Mais, dans le même temps, d'autres études ont souligné une grande approbation de l'électorat de l'UMP au discours de son leader. D'où une double stratégie de M. Sarkozy : assurer que son discours sur l'immigration est "équilibré" et continuer d'employer le terme de "racaille" dans ses discours pour expliquer que l'expression est, dans certains cas, "trop faible". Voire l'appliquer à d'autres cibles - tels que les "patrons-voyous" - afin d'apporter la preuve qu'il ne cherchait pas à stigmatiser une partie de la société plus qu'une autre.

Peine perdue. Les nouvelles critiques de M. Thuram notamment montrent que les opposants à la politique de M. Sarkozy n'ont pas désarmé. Le ministre de l'intérieur avait pourtant cru pouvoir affirmer, après une rencontre avec le footballeur, au plus fort de leur polémique à propos des banlieues : "Nous sommes complètement réconciliés".

LE MONDE 12.08.06 13h34

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