Mouvement pour faire Perdre la France

Ainsi Philippe de Villiers vient-il d'annoncer sa candidature pour l'élection présidentielle de 2007. Le problème fondamental de cette candidature est qu'on ne voit pas l'intérêt pour les électeurs d'avoir deux partis qui proposent le même programme, sinon de diviser le camp National pour le faire perdre.

Eric PINEL, membre du Bureau Politique du FN, ancien député européen villiériste déçu par les zigzag du chef du MPF, en compagnie de Philippe LOISEAU, Responsable départemental FN d'Eure-et-loire, avaient avec humour dénoncé le pompeur du Puy-du-Fou, en lui remettant deux cadeaux à l’occasion de son passage à Chartres en avril denier : le programme du Front National et une photocopieuse pour reproduire plus fidèlement celui-ci pour ses militants.

Les deux responsables FN avaient alors déclaré dans un communiqué le 21 avril : « En effet, depuis dix ans, VILLIERS ne cesse de copier le programme du FN, sans jamais tirer les conclusions qui s’imposent, notamment vis-à-vis du Président de la République. Il n’est pas tenable de critiquer violemment, à juste titre, le très mondialiste CHIRAC au moment des élections européennes, puis retomber dans ses bras au moment des élections présidentielle, régionales et législatives.
Défendre l’indépendance de la France ou cautionner la "World Company" à travers CHIRAC : il faut choisir !
Ce choix, le Front National l’a fait depuis trente ans : les Français d’abord ! »

On peut illustrer facilement le plagiat du Vicomte en évoquant "sa" proposition récente d'une Garde Nationale pour « rétablir les frontières », « investir les quartiers islamistes » et « contrôler les mosquées ». Cette proposition avait en réalité été émise en premier par Jean-François Touzé, actuellement membre du BP du FN et conseiller régional d’Ile-de-France, à la fin des années 80, puis rédigée dans le programme du Front National quelques temps plus tard (point 6 du programme Défense du FN). Le pire c'est que la proposition villiériste n'en est qu'une pâle copie. En effet celui-ci n'a pas compris l'utilité spécifique de la Garde Nationale, en lui attribuant un rôle déjà tenu (plus exactement qui devrait être tenu) par la Police Nationale et les Douanes... mais nous reparlerons de ce sujet dans un prochain argumentaire. Ainsi, le manque d'approfondissement manifeste du MPF sur ce point révèle qu'il recopie visiblement à la va-vite les points du programme du FN pour créer des effets d'annonce, mais sans prendre le temps d'en comprendre le sens !

On pourrait aussi rapporter la très amusante anecdote suivante.

Guillaume Peltier, responsable des « Jeunes pour la France » de Philippe de Villiers avait écrit dans son éditorial d'« Avant-garde » n°1 (octobre 2001) les magnifiques propos suivants : « Soyons comme l'étoile du berger. Celle qui s'allume quand la nuit va venir. Quand les ténèbres de l'obscurantisme menacent d'éteindre le feu de la liberté, il est temps de faire se lever l'étoile du génie Français. Le monde a besoin de lumière, le monde a besoin de la France ».

Sauf que quelques jours plus tôt, le dimanche 23 septembre 2001, Jean-Marie Le Pen avait donné l'original, dans son discours de la 21è Fête des Bleu-Blanc-Rouge en déclarant : « (...)il faut le candidat de la France redevenue berger et étoile pour un troupeau de nations que la peur envahit. Vous savez, l'étoile du berger. La première qui s'allume dans le ciel quand la nuit va venir. Et depuis le mardi noir, nous sentons tous confusément que la nuit peut retomber sur le monde. Alors faisons lever l'étoile du génie français. Le monde a besoin de lumière. Le monde a besoin de la France. » (discours de Le Pen aux BBR 2001). Tout de même, ce jeune Peltier aurait pu avoir la jugeotte de laisser passer quelques mois, pour minimiser le risque que l'on remarque sa petite mesquinerie !

En outre, Philippe de Villiers passe son temps à critiquer Jacques Chirac, et Nicolas Sarközy dernièrement, tout en appelant à voter pour l'UMP lorsque celui ci est opposé au FN, et tout en revendiquant de façon claire et précise sa place de « troisième pôle de la majorité », derrière l'UMP et l'UDF, comme il l'a fait lors des dernières élections régionales (Libération - lundi 14 juin 2004).

Il faut de plus se rendre compte que Philippe de Villiers n'a pas d'avenir, et pour cause, il n'a jamais montré de réelle volonté d'accroître son audience. Il semble en fait se satisfaire de son rôle de nuisible au FN.

En effet, sa "Liste de la majorité pour l’autre Europe" fait 12,3% en 1994. Fort de ce bon résultat, il aurait déjà du essayer de fédérer autour de lui, mais n'obtient que 4,7% un an plus tard aux présidentielles de 1995, alors que Le Pen obtient 15%.

En 1999, il obtient avec Charles Pasqua 13,05%. Là aussi il ne fait rien pour profiter de ce bon résultat, et s'enferme dans un mutisme surprenant.

Il perd alors plus de 4 points à l'élection européenne de 2004 avec seulement 8,83%, dans une liste commune avec le Rassemblement pour l'Indépendance et la Souveraineté de la France (RIF). C'est la première fois dans des élections européennes, qu'il passe en dessous du FN, alors que ces élections n'ont jamais été très porteuses pour le parti de Jean-Marie Le Pen.

Il faut ajouter à cela le fait que le Vicomte ne passe pas auprès du peuple, handicap déterminant dans l'accès au pouvoir, contrairement à Jean-Marie Le Pen issue d'une famille de pêcheurs et qui a été mineur de fond.

Ainsi, reprendre le discours du FN, pour ensuite appeler à voter Chirac comme en 2002, alors qu'il était face à Le Pen, voilà le réel travail de rabatteur de M. de Villiers, récompensé par une très bonne place à la tête du conseil régional de Vendée.

Pourtant, Bruno Gollnisch l'a dit sur Radio-Courtoisie : « si M. de Villiers est sincère dans son combat, il sera le bienvenu au Front National ». Mais il est certain qu'il faut du courage pour abandonner une place en or et affronter la diabolisation, qu'il aurait eu à affronter lui aussi si il était dangereux pour le système.

Mais lorsque qu'on veut faire gagner la France, on met de côté ses gras avantages et on va au charbon, comme les courageux membres du Front National le font depuis 30 ans.