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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
16 février 2007

Augmenter la productivité en même temps que les salaires

4_verites_hebdoPour les marxistes, augmenter les salaires est un juste rééquilibrage des revenus entre le capital et le travail. Comme les « patrons » exploitent les « travailleurs », une augmentation de salaire décrochée au besoin par une bonne grève, n’est qu’un retour à plus de justice.

Pour les keynésiens, augmenter les salaires est une nécessité économique. Une part trop importante des revenus d’une entreprise va au capital. Une partie de cet argent est économisée sans être investie. La demande est donc inférieure à l’offre. Il y a « surproduction » et les entreprises font faillite, tandis que les salariés sont mis au chômage.

Près de la moitié des salariés sont actuellement en France des salariés de l’État. Toute augmentation des salaires exige une augmentation des impôts pour la payer, à moins que l’État n’emprunte l’argent dont il a besoin : les successeurs paieront.

Les Français, apprenant de la maternelle à l’ENA uniquement les visions marxiste ou keynésienne de l’économie, pensent qu’une augmentation de salaires introduit plus de justice sociale dans le pays. Ils y sont donc majoritairement favorables.
Ils pensent avoir, grâce à l’augmentation des salaires, une augmentation de leurs revenus.

Si l’augmentation des salaires ne concerne qu’une seule entreprise, il est évident qu’elle procure une augmentation des revenus aux salariés de cette entreprise. L’inflation réduit le pouvoir d’achat du reste du pays. L’augmentation des salaires ne procure pas une augmentation globale du pouvoir d’achat. L’offre n’a pas augmenté d’un centime d’euro. L’augmentation des salaires procure un transfert de pouvoir d’achat de l’ensemble du pays vers les salariés de l’entreprise concernée, la SNCF par exemple.

Si l’augmentation des salaires concerne l’ensemble des salariés (un nouveau Grenelle proposé par certains…) elle procure immédiatement une augmentation du pouvoir d’achat, mais l’inflation qu’elle déclenche annule en quelques semaines cette augmentation de pouvoir d’achat, puis le gouvernement met en place une politique de rigueur réduisant le pouvoir d’achat…

Les responsables politiques français pensent encore que l’augmentation des salaires va augmenter la demande, donc relancer l’économie. Depuis 1967, pratiquement chaque ministre des Finances met en place « sa » politique de relance. Malgré une quinzaine de politiques de relance, le nombre des chômeurs stagne aux environs de 10 %, tandis que grimpe le nombre de ceux qui perçoivent le RMI.
Pour les monétaristes, toute augmentation des salaires qui ne correspond pas à une augmentation de la productivité ne peut être qu’inflationniste. Le prix de revient et la demande augmentent alors que l’offre reste stable. Quand l’offre reste stable, il est impossible que le pouvoir d’achat augmente.

L’augmentation des salaires n’est que du vent. Tout candidat qui inscrit à son programme une augmentation des salaires sans augmentation correspondante de la productivité n’est pas sérieux.

Il est même dangereux, car pour augmenter leur productivité, les entreprises doivent investir. C’est-à-dire utiliser l’argent qu’elles possèdent ou qu’elles empruntent pour améliorer l’outil de travail qu’elles mettent à la disposition de leurs salariés. Si on les oblige à payer des salaires plus élevés, elles auront moins d’argent pour investir. Proposer dans son programme électoral une augmentation des salaires, c’est finalement s’opposer à l’investissement. Donc c’est interdire toute augmentation du pouvoir d’achat, toute progression du PIB. C’est maintenir le pays dans la stagnation économique, source de pauvreté et de chômage.

Enfin les candidats qui proposent des augmentations des salaires semblent ne pas avoir perçu que les entreprises françaises sont aujourd’hui concurrencées par des entreprises étrangères payant des salaires dix fois inférieurs aux salaires français. Elles ne sont plus compétitives

Pour redevenir compétitives, elles n’ont qu’un seul moyen : investir encore plus…

Trémeau Bernard

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