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Ni Droite, Ni Gauche, Français...
29 août 2006

Villepin et Sarkozy se disputent l'immigration

A l'issue de la troisième réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (Cici), le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé, lit-on ici et là, un « durcissement » du contrôle de l'immigration. Pour l'essentiel, il s'agit de porter à deux ans (contre un an actuellement) le délai de séjour permettant à un étranger de faire une demande de regroupement familial, et à quatre ans (au lieu de deux) le délai de vie commune permettant à l'étranger ayant épousé un Français de demander la nationalité française. A cela s'ajoute l'intention de renforcer le dépistage des mariages blancs.

Ces prétendues mesures « sont trop dérisoires pour être commentées plus avant », a constaté Jean-Marie Le Pen. « Alors que le bateau prend eau de toutes parts, et que la salle des machines est déjà noyée, le Premier ministre préconise d'allonger un peu le manche de l'écope. L'efficacité d'une telle opération ne peut être que parfaitement nulle. »

Il n'en a pourtant pas fallu davantage pour que la Ligue des droits de l'homme et SOS Racisme dénoncent des mesures « xénophobes », le MRAP une « machine de guerre contre les immigrés », une « provocation », qui fait entendre les « sirènes de la haine »...

Face à ce délire, on est tout surpris de voir la Licra réagir sur un tout autre ton : « Pourquoi pas ces mesures, dit son secrétaire général, on a effectivement allongé des délais, mais cela ne fait pas une vraie politique de régulation des flux migratoires tant légaux qu'illégaux. » Pour une fois que la Licra est en accord avec le Front national, ne boudons pas notre plaisir.

Comme on peut s'en douter, Nicolas Sarkozy n'allait pas laisser Villepin tenir seul la vedette, surtout sur ce thème. A l'Assemblée nationale, il a rappelé que c'est lui qui est en charge de la coordination de la politique d'immigration. Il s'en est pris à « toutes les majorités depuis 1974 » qui « par complaisance et parfois par lâcheté ont refusé d'aborder ce sujet » et ont ainsi permis au Front national d'être au niveau où il est depuis 20 ans. Alors il a... repris à son compte le discours du Front national. Après avoir tonné que « la France ne peut pas être le seul pays dans le monde à ne pas décider qui entre », il a poursuivi : « Nous ne voulons plus du laxisme qui a conduit aux drames que nous avons connus, y compris dans nos banlieues où les fils et les petits fils des immigrés que nous n'avons pas su, pas voulu, pas pu intégrer, sont aujourd'hui sans identité, sans repères et sans avenir. » On croirait entendre Jean-Marie Le Pen dans sa dernière conférence de presse.

Puis Sarkozy s'est rendu au Sénat, et devant la commission parlementaire sur l'immigration clandestine, il a vigoureusement critiqué les droits sociaux dont bénéficient les clandestins, droits qui sont supérieurs en France à ce qu'ils sont ailleurs, au point que les clandestins ont un « quasi-statut » et que cela est « de nature à favoriser l'attractivité de la France », pendant que les régularisations massives de clandestins, comme en Espagne et en Italie, « produisent un appel d'air considérable dans toute l'Europe ».

Il s'est même inscrit en faux contre les statistiques officielles de l'immigration clandestines, jugeant « notoirement sous-estimé » le chiffre d'un flux annuel de 13.000 immigrants illégaux, pour la bonne raison que les forces de l'ordre en interpellent 60.000...

Certes, on comprend bien que Sarkozy fait de la surenchère face à Villepin, et l'on connaît l'autre volet de sa politique, sur la discrimination positive et l'immigration prétendument choisie. Mais pour l'heure on ne peut que l'encourager à continuer de faire la propagande du Front national: c'est d'ailleurs ce que lui reprochent avec véhémence les lobbies antiracistes.

Par Yves DAOUDAL http://www.national-hebdo.com/

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