A que Sarko y plane !

Il y a donc des artistes de droite. Ou tout au moins qui ne sont pas de gauche. Enfin, soyons précis : qui ne se croient pas obligés de se définir comme tel. Deux au moins : Johnny Hallyday, ex-idole du rock'n'roll, désormais icône liftée pour retraités nostalgiques… et Bruno Beausir, rapeur français, connu sous le nom de Doc Gynéco dont chaque apparition télévisuelle est des plus planantes, à l’instar du nombre de cigarette de shit fumé par l’intéressé depuis son réveil. Réveil qui tarde toujours à se manifester, soit dit en le regardant.

Ces deux-là ont été les vedettes américaines, le week-end dernier, de l’université des Jeunes de l’UMP.

Deux, c’est mieux que rien, en tout cas pour commencer, car Johnny et le Doc ne sont certes pas les seuls. Gageons que d’autres fassent leur « outing » prochainement, tant il semblerait devenir tendance de se déclarer désormais de droite.

À trop avoir voulu monopoliser en ce domaine, la gauche a fait une indigestion. Le terrorisme intellectuel qu’elle avait imposé à tous les échelons de la société s’effrite chaque jour davantage ; depuis, il faut bien le reconnaître, un certain 21 avril 2002. Aujourd’hui, c’est par lambeaux entiers que l’on assiste à la débandade de ses dogmes et utopies. La dictature des soixante-huitards, peine à jouir du quotidien et damnés du futur, est en pleine phase terminale. On ne va pas s’en plaindre.

Seulement, le soutien de cohortes d’écrivains, chanteurs, comédiens, peintres, sculpteurs, etc., est-il vraiment si indispensable à la réussite politique ? On peut finalement en douter. À trop investir sur les coups médiatiques, on bâtit forcément sur des sables mouvants.

Les spectacles d’animation de la Fête de l’Huma sont parmi les plus prisés, à la fois par les artistes grassement payés… et par un public nombreux qui se rince œil et oreille à moindre coût. Quel bénéfice pour le Parti de Marie-Georges Buffet ? Aucun : il est descendu sous les 5 % des intentions de vote et ne doit sa survie électorale qu’en mendiant le soutien des socialistes tant honnis.

Quant à ces derniers, ils bénéficiaient du dynamisme incontestable en la matière de Jack Lang. La plus grande réussite, si ce n’est la seule, de celui-ci, a toujours été d’organiser de formidables rafles d’artistes pour soutenir causes et candidats de son choix. Lionel Jospin en sait quelque chose, lui qui a eu le plus beau palmarès de saltimbanques dans son comité de soutien. C’était en 2001, rappelez-vous… Avec le succès que l’on sait !

Philippe Randa - Mardi, 5 Septembre 2006